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A la rencontre de Léonard de VINCI

A la rencontre de Léonard de Vinci – Ferrante Ferranti
mercredi 9 octobre à La Bibliothèque Méjanes – Aix

 

La Leonardomania sévit en ce moment, c’est une évidence ! L'AIAPA a choisi de s'inscrire dans cette mouvance en recourant cependant aux talents de Ferrante Ferranti , fin connaisseur de l'Italie bien qu’il se soit présenté comme un autodidacte de la peinture. Aussi mercredi 9 octobre à La Méjanes, l'intervenant allait se livrer à une lecture du maître, à partir de l’œuvre picturale de celui-ci. Né en 1452, Léonard, batard, hérétique, gaucher, homosexuel est un homme atypique qui a forgé lui-même son talent mais à la différence de Michel-Ange il était très sociable. Porté au gré de l’histoire et particulièrement en fonction des invasions françaises d’un lieu vers un autre, il séjournera à Florence, Venise, Paris. Extravagant, il est littéralement obsédé par la nature et plus particulièrement l'eau d'où une fascination pour le déluge et le chaos. Reviennent, semble-t-il, dans sa démarche intellectuelle le souvenir d'un rêve dans lequel un milan se serait posé sur lui et aurait effleuré ses lèvres, l’exploration d'une grotte dans laquelle il aurait découvert une baleine fossilisée et une peur enfantine des apocalypses. Ne doutant pas de son talent, développé dans l'atelier de Verrocchio dès l'âge de 14 ans, il écrit à Ludovic Sforza «de même en peinture, mon œuvre peut égaler n'importe qui" et il n'a alors que 29 ans. Sa démarche consiste à restituer le vivant. Fasciné par l'ombre et la lumière, Il va s'ingénier à dessiner des drapés. Ses esquisses sont innombrables ; on a conservé 7800 feuillets de dessins qui peuplent les pages de ses cahiers, car il ne fallait pas laisser d’espace libre en raison de la cherté du papier. Une originalité est à souligner dans sa technique ce sont les hachures qu'il trace à l'envers de tous les autres ce qui serait dû au fait qu’il était gaucher. L'un de ses premiers tableaux est une Annonciation, caractérisée par la présence d'un paysage dans le lointain et l'abondance de plis et replis dans le vêtement. Dans une autre de ses œuvres, l'Adoration des mages, on peut remarquer des sous couches pour restituer l'ombre et la lumière. Dans les rares portraits qu’il a réalisés, les personnages seront plutôt de trois quart. Mais il faut noter qu’il honorait les commandes quand il en avait envie et ne répondait pas s’il n’était pas motivé ! Dans l’une de ses Vierges au rocher, il va recourir au sfumato qui apparaîtra ensuite comme une autre de ses techniques favorites. La Joconde peut être considérée comme une synthèse de ses recherches. Si l'on se tourne vers ses dessins ; on note qu'ils touchent à des domaines variés comme la technique avec des instruments de guerre ce qui est bien connu, des innovations comme l'invention de l’hélicoptère, l'art avec les études de corps humain ou d'animaux pour préparer les peintures à venir mais aussi des esquisses pour des monuments à ériger ou pour des vêtements de cour. L’assistance nombreuse qui remplissait la salle, affectée à cette brillante communication, a témoigné, à l‘intervenant, de sa reconnaissance pour ce parcours si passionnant. B. Mille